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Foire aux questions – 30/04/2020

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Covid et patients SEP

 

Les patients SEP sont-ils plus susceptibles d’être infectés par le Covid-19 ou d’avoir une forme plus grave ?

Selon les premiers résultats d’une étude de cohorte française recueillant les cas de Covid chez les patients SEP (COVISEP), la fréquence d’infection du Covid chez les patients SEP semble la même que pour la population générale.

Quel que soit le traitement de fond pour la SEP, il n’y aurait pas d’impact sur la sévérité ou la durée d’hospitalisation chez les patients infectés par le Covid.

Les facteurs de risque semblent les mêmes que la population générale : âge, surpoids, diabète, difficultés à la marche…

 

Le risque est-il plus élevé pour une patiente SEP enceinte ou un adolescent ?

Il n’y a pas de risque pour les patientes enceintes à la fois en terme de fréquence d’infection et de sévérité du Covid.

Pour les adolescents SEP, l’évolution est similaire à l’évolution de la population adulte.

 

Les personnes à risque doivent-elles être testées en priorité ?

Actuellement, on ne dépiste que les personnes symptomatiques.

 

Quelles sont les précautions à prendre pour les patients SEP ?

En plus des gestes barrières, il n’y a pas de gestes spécifiques liés à la SEP.

- Mettre un masque chirurgical ou grand public quand on sort,

- Se laver les mains régulièrement,

- Eternuer dans son coude, utiliser un mouchoir jetable,

- Eviter le maximum les contacts avec les personnes, garder une distance d’au moins 2 mètres avec les autres.

 

Si une personne est infectée Covid dans le même foyer qu’un patient SEP :

Essayer de mettre la personne en isolement pendant 14 jours.

Lui amener ses repas, se laver les mains dès qu’on récupère la vaisselle.

Eviter le contact direct et indirect.

Mettre un masque pour échanger avec elle.

 

La contagiosité est d’au moins  14 jours dès les premiers symptômes.

La contagiosité peut être plus longue de 3 à 4 semaines pour les personnes hospitalisées avec des formes graves.

 

Covid et poussées

 

L’infection Covid augmente-t-elle la fréquence et la sévérité des poussées ?

IL n’y a pas d’alerte à l’heure actuelle sur une augmentation de la fréquence ou sévérité de la poussée en cas d’infection.

L’infection Covid reste une infection virale et la fièvre de façon isolée peut aggraver des symptômes neurologiques (phénomène d’Uhthoff), mais ça ne rentre pas dans le cadre d’une poussée.

Il est important de prendre contact avec son neurologue pour qu’il puisse diagnostiquer une poussée.

 

Si on fait une poussée, peut-on être traité par corticoïdes ?

Les corticoïdes sont un facteur de risque de forme sévère d’infection Covid.

C’est au médecin traitant et neurologue de décider de la prescription de corticoïdes.

On privilégiera de le faire à domicile si on peut, et par voie orale.

 

Comment différencier les symptômes d’une poussée ?

Les symptômes neurologiques du Covid (perte du goût, perte de l’odorat) sont  des symptômes très exceptionnellement liés à une atteinte SEP et ne sont pas seuls dans le cas d’une poussée.

Si des symptômes neurologiques apparaissent, prendre contact avec le neurologue ou médecin traitant pour faire le point sur la cause de ces nouvelles manifestations neurologiques.

Il existe quelques rares cas d’encéphalites ou d’AVC liés au Covid.

Ces manifestations neurologiques sont liées soit à une atteinte directe du système central ou à une réaction immunitaire indirecte.

Les manifestations neurologiques du Covid sont différentes des manifestations neurologiques de la SEP.

Ce sont deux maladies différentes traitées différemment.

 

Covid et traitement SEP

 

Doit-on continuer son traitement SEP en cas d’infection ?

Il est impératif de prendre contact avec son neurologue.

Il ne faut pas interrompre le traitement de façon spontanée.

En l’état des connaissances, il n’y a pas d’incidence du traitement sur l’infection Covid en elle-même et sur les formes graves.

Certaines adaptations peuvent être faites au niveau des perfusions : elles peuvent être plus espacées en cas de difficultés de se rendre à l’hôpital surtout sur les zones de pandémie.

En fonction des traitements, la molécule pourra être interrompue sur une courte période si l’infection génère de la fatigue et de la fièvre.

L’arrêt des traitements peut s’accompagner d’un effet rebond, et d’une reprise très active de la maladie. Il faut donc évaluer la situation au cas par cas avec le neurologue.

 

Peut-on différer les perfusions en milieu hospitalier (Natalizumab et Ocrelizumab) ?

Pour le Natalizumab : les perfusions peuvent être un petit peu espacées dans le temps, jusqu’à 8 semaines mais pas plus longtemps car il y a un risque d’effet rebond.

Pour l’Ocrélizumab : on peut espacer un peu dans le temps. Repousser la cure tout en surveillant les bilans biologiques.

 

Pour les personnes qui doivent aller à l’hôpital :

Tous les hôpitaux ont pris des mesures drastiques, la prise en charge est parfaitement adaptée et le risque extrêmement faible.

Pour les déplacements, attention de respecter attentivement les mesures barrières.

 

Pour le suivi, il est recommandé chez les patients de privilégier les téléconsultations avec leur neurologue habituel.

Il n’y a pas de recommandations de faire un test systématique de dépistage sauf si le patient présente des symptômes qui pourraient être dus au Covid.

 

Peut-on décaler les contrôles IRM ou sanguins ?

- Les contrôles sanguins peuvent être décalés de quelques jours ou semaines : les faire à domicile pour ne pas prendre de risque.

- S’il s’agit d’un contrôle IRM pour vérifier l’efficacité du traitement, on peut le reporter un peu mais il n’est pas raisonnable de le reporter trop longtemps.

La décision doit être prise par le neurologue et médecin traitant.

 

Renouvellement ordonnance :

Les pharmacies ont le droit de renouveler 1 mois les ordonnances jusqu’à fin mai 2020.

Les ordonnances peuvent être envoyées par mail, fax ou courrier soit à la personne malade, soit au pharmacien.